mercredi 17 juillet 2013

Aŭskultu bone, knabineto

Aŭskultu bone, knabineto,
kiel ondetoj plaŭdas,
kiel la vento bruetas,
kiam lande li blovantas.
Se vi kapabla estas
aŭskulti aŭ aŭdi,
fabelojn vi ekscios.
ekde pasintaj tempoj ili venintas.
La vent’ diros vin kial
ĝi blovas trakampare,
kial karesi la genistojn,
kial kurbigi la uleksojn.
Glitantas super la maro
ĝi blovplenigas velojn,
puŝante ŝipetojn
preter la horizonto.
Ĝi diros vin same kial
ĝi kelkfoje stormas
kaj kun sia blovo
grandiĝas ondojn.
Sed hodiaŭ la vent’
ne estas atakema,
ĝi simple volas
odorigi printempon.

Ecoute bien, petite

Écoute bien petite
Le clapotis des vagues
Le bruissement du vent,
Soufflant sur ce pays.

Si tu sais l’écouter
Si tu veux bien l’entendre
Tu sauras des histoires
Venant du fond des temps.

Il te dira comment
Soufflant sur les campagnes
Il caresse les landes
Agitant les ajoncs.

Et balayant la mer
Il gonfle quelques voiles
Poussant de frêles esquifs
Plus loin que l’horizon.

Il te dira aussi
Qu’en ses grandes colères,
Il peut sous ses assauts
Déchaîner l’océan.

Mais le vent aujourd’hui
N’est pas d’humeur guerrière
Et n’a pour ambition
Qu’embaumer le printemps

mardi 25 juin 2013

La ballade d'Anjela


En cette terre ou je suis née,
forêts et landes y croissent en nombre.
Aux creux des mares et des fourrés
la terre enseigne à ceux de l'ombre,
à ceux qui l'aiment et la fécondent,
le temps donné le temps repris.
Ne laisserais pour rien au monde
va Bro, va Yezh ha va Frankiz. (1)

De cette langue qui m'a bercée
j'ai fait mon combat et ma fronde.
Que par cette richesse délaissée
ma  culture enfin sorte de l'ombre .
Je parlerai jusqu'à ma tombe
ma langue bretonne et c'est ainsi.
Ne changerais pour rien au monde
Va Bro, va Yezh ha va Frankiz.

et pour toujours ma liberté
sera mon bien le plus profond.
A ma bretagne suis attachée
et d'y toucher attise ma fronde
à Traon an dour, mon bout du monde.
Moi humble cultivatrice,
ne renierais pour rien au monde
Va Bro, va Yezh ha va Frankiz.

Bretons, une certitude en moi profonde
guide mes jours, éclaire mes nuits:
il n'est rien qui n'égale au monde
Va Bro, va Yezh ha va Frankiz. 

Anjela Duval (à l'état-civil Marie-Angèle Duval ; 1905-1981 ), est une poétesse bretonne.
le ver "Va Bro, va Yezh ha va Frankiz." est extrait de son poème "Karantez vro".

vendredi 17 mai 2013

Le corsaire de Bien-Assis

Allez garcons, chargez mitraille. Tous sur le pont pour la bataille,
et par la poudre et le canon nous montrerons à l'ennemi
que toujours est debout le corsaire de Bien-Assis

Sous les remparts d'un chemin d'veille
Captaine Francois appareille.
Le cap à l'ouest ou au levant
Il croise en Manche par tous les temps.

Il fut un homme de biens-assis,
avait château et terres aussi.
Il préféra laisser les terres
et choisit d'écumer les mers.

un peu brigand , un peu pirate
pour la Bretagne corsaire aussi
face à l'anglais gagna sa gloire
au nom de captaine Francois

Nous sommes corsaires de la Bretagne,
parfois pirates et c'est ainsi.
Nous sommes des gueux, nous sommes des rois,
aux ordres du capitaine François.

Larguons les ris dans la misaine
et qu'aucune voile ne faseye.
Tirons nos bords dans la bouscaille,
tendons nos rets pour la bataille.

Et par nos haches d'abordage
et par mousquets et par courage
nous gagnerons , par la grand hune ,
par pilleries belle fortune

François du Quélenec de Bien-Assis, corsaire breton
Source: Bibliothèque numérique de Rennes - Revue de Bretagne et de Vendée - tome 5 - Le commerce et la féodalité en Bretagne, page 444

jeudi 25 avril 2013

On l’appelait la Jeanne

On l’appelait la Jeanne, un peu affectueusement.
celle qui, pour un profane, n'était qu'un bâtiment,
un croiseur de bataille comme il y en eu tant d'autres,
une longue coque acier, une couleur gris argent,

Mais pour tous les matafs, le rêve était tout autre.
la jeanne entrant en rade évoquait l'Orient,
la mer des sargasses, les atolls et les côtes,
les rivages lointains, les pays du levant.
Elle fit tant de campagnes, et tant de tours du monde,
portant notre présence au coeur des évènements,
et sur les mers du monde forma nos aspirants.
On l’appelait la Jeanne,ce bon vieux bâtiment
qui quitta l’arsenal il y a cinquante ans.
et porta l’oriflamme sur tous les océans.

Le porte-hélicoptère "Jeanne d'Arc" a été lancé en 1960 et retiré du service en 2010.
Bâtiment-école, il emportait pour un tour du monde les élèves officiers de marine.
Il a effectué au cours de sa carrière plus de 3 millions de kilomètres, soit 9 fois la distance de la terre à la lune.

mercredi 24 avril 2013

Per krajono kaj fosilo

en honoro de René-Guy CADOU
en tiu nebula lando li naskiĝis.
ĉielo kaj pluvo eterne miksiĝis.
en la kameno brulas la sektorfo,
eksurteriĝas en la mateno sunon .
li volupte flaras odorajn matenojn,
odorojn de blatojn, de freŝan gudron,
li admiras barĝoj sur la pajlo,
aŭskultante maleojn de la ŝip ĉarpentisto.
Li forkuris la urbon, pro ĝiaj simboloj
elektis la marĉoj, maro de brierejuloj [1].
Ĉi artefarita vivo ne fariĝos sian,
li nune ekvivos per lia pasio.
Li havis en sia koro natura aspiron,
en siaj fingroj skrivantan deziron,
premante kontraux la koro siajn kajero kaj krajonon
tenante inter la manoj sia spato.

Li kredis en sia destino, semantis paŝtejon
kaj elektis sian vojon per la forto de skribo.
kombinante tra la verbo kulturecon kaj kultivadon
li manipulantis per pasio la spaton kaj la plumon.
Notes
[1La Briero (aŭ granda briero) estas grandega marĉo en la okcidenta de la Francio

mercredi 22 août 2012

Sacré Tonnerre

Début juillet 2012 est décédé Michel TONNERRE.
Enfant de Groix, auteur talentueux, il est à l’origine de nombreux chants de marins.
Ces quelques mots lui sont dédiés.

    Groix peut pleurer, sacré Tonnerre.
    son vieux pirate un peu bourru,
    frère de la côte, marin poète,
    le grand Michel, a disparu.

    De Macao à La Barbade,
    Iles lointaines et caboulots,
    par ses refrains et ses audaces
    chantait la vie des matelots.

    Le vent est bon, sacré Tonnerre.
    comme tu savais saisir l’instant,
    et par l’esprit de la bourlingue,
    tu écumais tes océans.

    Tu es parti, sacré Tonnerre.
    en nous laissant un beau sillage,
    T’es parti pour le grand voyage,
    celui dont on ne r’vient jamais.

    Mais t’as laissé, sacré Tonnerre,
    une bordée d’rimes au fond des coeurs.
    le p’tit garcon ou bien Talberg,
    le gabier noir ont nos faveurs.

    Nous n’t’oublierons, sacré Tonnerre,
    et nous boirons à l’amitié.
    nous viderons, face à la mer
    un quart de rhum à ta santé.